Cinéma d’Attac à l’Arenberg
Jeudi 21 mai 2009, à 21h30
Le
jeudi 21 mai à 21 heures 30,
à
l’Arenberg,
Le
Cinéma d’Attac présente
en
avant-première
Dès
20 heures 30
LE
GRAND DÉBAT
AVEC
avec
Inès TRÉPANT
conseillère
en économie auprès du groupe des Verts au
Parlement européen
et
Frédéric UREEL
Secrétaire
général
des «Avocats Européens
Démocrates»
___________
IMMIGRÉS
DE TOUS LES PAYS…,
UNISSEZ-VOUS !
Au
milieu de centaines d'immigrés clandestins
tassés sur un cargo pourri, un homme fuit son pays natal, de
l'autre côté de la
Méditerranée. Pour rejoindre l'Europe,
considérée par les miséreux et les
persécutés politiques comme un eldorado, le
refuge de la tolérance. La première
plage sur laquelle il échoue, alors qu'il est
traqué par la police des
frontières, est peuplée de naturistes.
Pourra-t-il, dans la tenue d'Adam,
passer inaperçu, s'intégrer à la
population, trouver un job, et rejoindre
Paris, ville des Lumières ?
Conçue
comme
une épreuve initiatique au cours de laquelle cet Ulysse des
temps modernes
traverse la mer, affronte des monstres et bouscule les mythes, la fable
de
Costa-Gavras dénonce le protectionnisme des nantis qui ne
voient dans
l'étranger qu'un danger. De Charybde en Scylla, le
périple d'Elias s'effectue
dans un environnement où grouillent des policiers et
où l'égoïsme, la peur et
les préjugés l'emportent sur la
générosité. Optant pour un ton de
comédie
amère, avec un héros candide, quasi burlesque,
quasi muet et sans la moindre
zone obscure, le film affiche son message humaniste. Du
séjour d'Elias dans cet
hôtel de luxe où on le prend pour un
employé à sa désillusion finale sur
les
Champs-Elysées, chaque épisode de son
périple transnational fait sens. Chacune
de ses aventures a mission de métaphore : chacun
des rejets (dont il est
la victime) ou des bienfaits (qui lui sont octroyés)
soulignent la
bien-pensance du propos, jusqu'à la
démonstration. Ainsi,
notre innocent héros va devoir déboucher
à la main
les WC de touristes américains, devenir une proie sexuelle
(violé par le patron
de l'hôtel, puis enrôlé comme gigolo par
une riche quadragénaire allemande),
être dévalisé par un automobiliste sans
scrupule, lâché en pleine nature par un
couple méfiant, exploité dans une usine, pris
pour un Gitan, volé par un
clochard, jeté du trottoir où il mendie par des
affamés jaloux de leur
territoire, confronté à des sourds, soumis
à la phobie des uniformes, espionné
par des caméras...
ENTRE
NOIRCEUR ET LUMIERE. Dans
cet inventaire déjanté, on rencontrera aussi un
garçon de restaurant compréhensif, des sans-abri
qui partagent leur tente, une
grande bourgeoise parisienne qui emmène le fugitif chez elle
pour lui donner un
vêtement... mais le laisse sur le palier. On peut prendre Eden
à l'Ouest comme
un jeu de l'oie truffé de symboles. On peut
également prédire que cette satire
est promise à être décryptée
dans les cours d'éducation civique.
Parce
qu’Eden à l’ouest est
un film agile –y
compris dans le maniement de la caméra– sur un
sujet grave, qui fait le choix
de superposer la farce cruelle au fatalisme
socio-économique. Une
internationale de la débrouille joue à
saute-mouton avec une vilenie dont les
repères (riches/pauvres, vieux/jeunes, hommes/femmes,
employeurs/employés) se
brouillent à mesure qu’on avance dans les
méandres de la jungle occidentale. Si
beaucoup donnent, certains le font par altruisme et d’autres
pour des motifs
inavouables. Une bourgeoise ou un serveur de restaurant bourru peuvent
se
révéler moins fourbes qu’un quidam
serviable. Une véritable chasse à
l’homme
indigne et grossière «divertit» ainsi un
club de vacances sur l’air «Have
fun no violence» («Eclatez-vous, sans
violence»). La traque aux clandestins,
comme la répression et l’humiliation, deviennent
sur le coup une manière de
faire normale et normalisée.
ÉNERGETIQUE.
Toutefois, l’énergie qui traverse le film
n’est pas que celle du désespoir.
Figure de l’establishment cinématographique,
Costa-Gavras, qui a toujours fait
preuve de pragmatisme dans la dénonciation (l’Aveu,
Etat de siège, Missing,
la Main droite du diable, Amen), décide
d’en découdre, sur le mode
caustique, avec un présent où plus rien ne
garantit que les nouveaux riches
d’aujourd’hui ne seront pas les futurs pauvres de
demain. Le
réalisateur se défend cependant de dramatiser la
situation. C’est d’ailleurs l’un des
points forts du film, qui évite
l’écueil
du misérabilisme en optant pour un ton volontiers
léger et lumineux: «C’est un film
solaire. Ce que le soleil
éclaire est très dramatique, mais le soleil est
toujours là...».
Costa-Gavras,
réalisateur français le plus primé,
aborde
dans son nouveau film un thème qui trouve chez lui une
résonance
singulière : le parcours d’un
immigré, une odyssée que seul ce grec venu
à
Paris en 1956 pouvait signer avec autant de justesse et de recul.
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ARENBERG
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Galerie de la Reine
France
/ Grèce 2008
Durée 110
minutes Prix
d’entrée 6,6
euros y compris pour le débat (Article 27 : 1,25
euro)
mail :
bxl 1@attac.be —
http://bxl.attac.be —
téléphone : 0494 / 808 854 — n°
de compte : 523-0800 729-69