% ATTAC - Bruxelles 1 %
Accueil > AGENDA > L’agenda Attac > ROGER AND ME de Michael Moore

Cinema d’Attac au Cinéma Arenberg

ROGER AND ME de Michael Moore

Jeudi 28 janvier 2010 (21h30)


le jeudi 28 janvier à 21 heures 30, à l’Arenberg,

le CINEMA D’ATTAC
présente

ROGER and ME
Le tout premier film de
Michael MOORE

une contre-enquête palpitante
sur un véritable crime économique
et le saccage méthodique de la ville de Flint (Michigan)

Dès 20 heures 30,
LE GRAND DÉBAT :
« Les Etats-Unis se relèveront-ils jamais...? »


ROGER ET NOUS
Juste 20 ans avant « Capitalism : a love story ». Réalisé en 1989, Roger and Me est le tout premier swing cinématographique décoché par Michael Moore. Pour monter ce coup initial, l’artiste profane a d’ailleurs dû vendre sa maison, la plupart de ses meubles et son lit. Pas assez. Afin d’arriver à boucler un budget de 500.000 dollars, Moore acceptera de sacrifier la prime de licenciement que le mensuel Mother Jones avait dû lui verser, et d’organiser des jeux de loto dans les sous-sols d’églises.
Dès la sortie, le verdict public est pourtant incroyable : Roger and Me devient le documentaire le plus rentable de tous les temps. Et Moore utilise les gains de ce succès pour mettre sur pied le « Center for Alternative Media » –une fondation qui, depuis sa création, a distribué plus d’un demi-million de dollars de subventions à des réalisateurs indépendants et à des groupes d’action sociale.
THRILLER SOCIAL. Avec le recul, c’est une évidence. Dans l’oeuvre filmique de Michael Moore, la ville de Flint revient continuellement comme une sorte de référent. Moore y est né. Avec Roger and Me, Flint (dans le Michigan) est le motif, le décor, et la trame d’un véritable thriller social, quasi initiatique, car la municipalité est le berceau de General Motors, géant incontesté de l’industrie automobile. Flint et GM ? Qu’il s’agisse des plus proches parents ou des amis de Moore, presque tout le monde y travaillait pour le célèbre constructeur. Pendant des années y régnera une sorte de prospérité et de satisfaction partagées, y compris pour les membres de l’UAW (le puissant syndicat de l’automobile).
Pour décrire cette jeunesse insouciante, Roger et moi s’ouvre donc sur une vidéo familiale. Avec Moore, tout minot, dans des plans-séquences kodackchromés évoquant l’Amérique clinquante et florissante des années 50. Une vision idyllique où tout est « entertainment » et consommation, une épopée doucereuse affichant ses héros –qu’ils soient chanteurs, présentateurs télé ou ouvriers sur les chaines de montage automobiles.
Flint, versus General Motors...? En 1987, le PDG de l’hyper-firme, Roger Smith, décide d’en fermer les usines pour les déplacer de l’autre côté de la frontière, au Mexique infiniment moins cher en main-d’oeuvre. Moore se met alors en tête de retrouver Roger Smith pour le ramener sur les lieux d’un véritable crime économique. Ainsi, pendant trois ans, le cinéaste va traquer le haut dirigeant (sans jamais réussir à lui parler). Trois années pour filmer, en contrepoint, une municipalité en train de se déglinguer –parasitée par la montée du chômage et de la criminalité, par les expulsions d’habitants désormais incapables d’honorer leurs dettes, ou par les tentatives grotesques des dirigeants de la ville dépensant des fortunes pour la construction de parcs de jeux et d’hôtels censés relancer le tourisme.
« Roger »… : impossible de le joindre, ni par téléphone, ni par lettre, ni par fax. Même le siège central de GM à Detroit ressemble une inexpugnable forteresse. Pourtant le temps presse puisque, à Flint, tout se dégrade. Les anciens quartiers ouvriers à l’abandon sont envahis par les rats. Le shérif-adjoint passe ses journées à envoyer huissiers et commandos policiers pour déloger les locataires des rares maisons encore habitées. Des célébrités venues de l’extérieur essaient avec cynisme ou naïveté de redonner espoir à une population courbaturée. Le Président des USA, Ronald Reagan, conseille aux chômeurs d’aller chercher du travail ailleurs. Owen Beaver, le président de l’UAW, fait cause commune avec l’idéologie patronale sur la nécessaire compétitivité des entreprises dans un marché libre et mondialisé. Kaye Lani Rae Rafko (élue Miss Michigan) ne voit pas où est le problème. James Blanchard, le gouverneur de l’État, espère un geste de la Providence. Et les édiles locaux revendiquent des solutions sûres et performantes dans l’usage de la religiosité et de l’exorcisme (cf. le concours du télévangéliste Robert Schuller). Jeu de rôles : entre garden-party et séances de golf, les nantis se répandent en louanges sur le charme de leur ville et en sarcasmes à l’égard de ces « fainéasses » de chômeurs.
ÉPOUSTOUFLANT. Le petit peuple ? Il tente de survivre, tant qu’il peut. Certains deviennent serveurs de fast-food, d’autres représentants à domicile. Voire gardiens dans la nouvelle prison construite pour juguler la délinquance.
Michael, lui, poursuit toujours Roger, de country-club en Assemblée Générale des actionnaires. La veille de Noël, au cours d’une soirée, il réussira enfin à le coincer.
Film subversif, excitant, drôle, généreux, Roger et moi est un ouvrage unique. Moore s’y révèle un époustouflant guérillero de l’image. Pour ce talent, l’Amérique conservatrice n’aura de cesse de le haïr. Et les chefs du parti démocrate de s’en méfier.


Jean FLINKER

Cinéma ARENBERG
(26 Galerie de la Reine)

USA 1989
Durée : 90 minutes
Prix d’entrée :
6,6 euros y compris pour le débat (sauf les Article 27)

ATTAC-Bruxelles 1
16 avenue Nouvelle, 1040 Bruxelles
mail : bxl 1@attac.be — http://bxl.attac.be — tél : 0494 / 808 854


SPIP