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Formation Attac Bruxelles

Europe 2020 : vers une nouvelle décade prodigieusement antisociale ?

Mardi 9 novembre 2010 à 19h30

La Commission européenne a élaboré une nouvelle stratégie socio-économique pour la prochaine décennie : Europe 2020. Cette information, passée complètement inaperçue dans les médias traditionnels, est capitale, car ce plan communautaire va déterminer le programme du prochain gouvernement belge, quel qu’il soit, comme il le fait déjà dans d’autres pays.

Qu’est-ce qui nous attend ? Quels secteurs sont menacés ? Quelle lutte devrons-nous mener ? Quelles solidarités avec d’autres populations européennes sont nécessaires ?

Ces questions et bien d’autres seront abordées lors de la formation mensuelle d’Attac Bruxelles 1, mardi 9 novembre 19h30, à l’Espace Marx - rue Rouppe 4 à Bruxelles.

Tout le monde est le bienvenu. La formation n’est pas réservée aux membres d’Attac. Nous demandons un euro d’entrée pour pouvoir financer la location de la salle.


Trois millions de salariés et de jeunes dans les rues françaises pour protester contre la réforme des retraites. Vastes protestations en Grèce, en Espagne, au Portugal et bientôt dans la Grande-Bretagne libérale.

Qu’est-ce qui relie tous ces événements ? Les plans socio-économiques concoctés au niveau européen.

En mars 2000, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne se réunissent dans la capitale portugaise. Ils mettent au point la stratégie pour l’Europe de 2010. Selon le point 5 des conclusions de ce sommet, l’ambition est au rendez-vous : « L’Union s’est aujourd’hui fixé un nouvel objectif stratégique pour la décennie à venir : devenir l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale » . De cohésion sociale et de développement durable, il n’en sera guère question. Tout le monde politique européen se mobilisera pour la compétitivité, alors que la majorité des citoyens ignore ce qui a été élaboré. Celle-ci n’en prend connaissance que lorsqu’un gouvernement applique concrètement une décision prise dans ce cadre et rarement comme un plan européen d’ensemble.

Les autorités communautaires fixent deux indicateurs centraux : le taux d’emploi qui devra atteindre les 70% à l’horizon 2010 et les dépenses de recherche devront dépasser les 3% du PIB. Le taux d’emploi est le rapport entre le nombre de personnes actives et la population âgée entre 15 et 64 ans. Or, un actif est, selon la définition du Bureau international du travail (BIT), tout individu qui a travaillé au moins heure durant la semaine où s’effectue l’enquête de travail. Dès lors, il s’agit pour tous les gouvernements européens de pousser les « inactifs » à accepter n’importe quel boulot, flexible, précaire, etc. En même temps, l’âge pour prendre sa retraite est progressivement augmenté. Là où des prépensions existent, elles sont petit à petit supprimées.

Les salariés et jeunes pensent qu’il s’agit de plans purement nationaux. Or, les mêmes plans sont introduits dans les Etats, certes à des moments différents. Avec le même effet global : individualiser les parcours professionnels des travailleurs de manière à rendre les mobilisations collectives plus difficiles, permettre les restructurations jugées indispensables par le patronat et en définitive peser à la baisse sur les « coûts salariaux » (en premier lieu, sur la partie cotisations sociales ce qui permet de casser les mécanismes de solidarité mis en place après la Seconde Guerre mondiale).

En même temps, le pacte de stabilité conclu lors du traité de Maastricht en décembre 1991 est adjoint à ce vaste programme appelé « stratégie de Lisbonne » (en l’honneur du lieu où elle a été décidée). Selon celui-ci, un pays ne peut avoir un déficit budgétaire au-delà de 3% de son PIB et une dette publique totale supérieure à 60% du PIB.

La fin 2010 approche. C’est l’heure des bilans. Les autorités communautaires ne parviendront pas à leurs objectifs chiffrés. C’est un échec, mais qui passe inaperçu dans les médias.

D’autant que la Commission propose un nouveau plan pour la prochaine décennie : Europe 2020. Un programme qui ressemble comme deux gouttes d’eau au précédent, la stratégie de Lisbonne. Comme on le dit dans les milieux sportifs : « on ne change pas une stratégie et une équipe qui perdent ».

Seulement, en période de crise, les mises en œuvre seront plus dures comme en témoignent les volontés communautaires de sanctionner financièrement les Etats qui ne respecteraient pas strictement le pacte de stabilité. A quelle sauce les salariés, les jeunes, les pensionnés, les allocataires devront être mangés selon les responsables européens ? On sait que le prochain gouvernement belge devra réduire drastiquement le déficit budgétaire ainsi que la dette publique qui flirte de nouveau avec les 100% du PIB. Et les perspectives d’allonger les carrières et d’élever l’âge effectif de la retraite comme en France sont dans les cartons.

Pour pouvoir contrer cette stratégie, ne faut-il pas en prendre connaissance, en voir les différents aspects et en comprendre les éléments européens ?

C’est dans ce cadre que cette formation d’Attac Bruxelles est proposée.

Elle sera donnée par Henri Houben, économiste, membre d’Attac Bruxelles et auteur de plusieurs articles sur la stratégie de Lisbonne dont un récent bilan sur le site du Gresea : Stratégie de Lisbonne : attention, chute d’emplois !. Elle est organisée en collaboration avec l’ACJJ (Association culturelle Joseph Jacquemotte).

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