Les manifestations devaient s’essouffler : elles continuent.
L’opinion devait se lasser : elle tient.
Les syndicats devaient se diviser : ils font bloc.
L’essence devait abonder : elle manque.
Les lycéens devaient rester en classe : ils sont dans la rue.

L’intransigeance de l’Elysée est réfutée par un pays excédé et emporté par son bon droit. Il suffit d’écouter la rumeur civile : du Fouquet’s à « l’affaire Woerth », du bouclier fiscal à la déchéance de nationalité, ce sont trois ans de dérapages symboliques et de diktats orduriers qui sont rejetés par des manifestants, rassemblés par centaines de mille.

L’antisarkozysme ne fait pas une politique. Il fait désormais une protestation.
On l’a assez dit. Pour le gouvernement, la « réforme » des retraites, c’est le casse du siècle : obliger ceux qui en ont les moyens à cotiser à des systèmes privés ; obliger ceux qui ne peuvent faire autrement à travailler jusqu’à épuisement. D’autant que la crise du financement des pensions doit être replacée dans son exact contexte. Le déficit atteint 5 milliards d’euros en année normale : soit autant que l’argent joué et perdu par Jérôme Kerviel, argent dont l’Etat a remboursé la plus grande part à la Société Générale…

A contrario, le droit à une retraite à 60 ans pour tous, c’est évidemment l’intérêt du plus grand nombre : pour l’emploi des jeunes, pour la bonne santé des travailleurs âgés, pour le droit de profiter de sa pension dans de bonnes conditions, contre la pauvreté croissante des retraités, contre les systèmes privés de capitalisation qui encouragent la financiarisation de l’économie.

En France, la colère gronde de partout, et tout dit combien cette révolte est légitime. Car le pays est littéralement pillé et défiguré par une petite oligarchie de l’argent –qui trône au CAC 40, entre comme elle le veut à l’Elysée, tire profit des ministères, tout en faisant main basse sur l’ensemble des grands médias.
Des oligarques qui agissent en bande organisée et se partagent le butin.
L’Etat UMP donne ainsi des milliards aux banques : c’est pour eux !
L’Etat UMP revend les services publics : c’est pour eux !
L’Etat UMP permet aux plus fortunés d’échapper à l’impôt : c’est pour eux !
Aujourd’hui, on apprend même que le frère de Sarkozy, haut ponte du MEDEF, est en passe de prendre la tête des assurances retraites privées –lesquelles se développent par l’affaiblissement organisé de la retraite par répartition.
En trois années de pouvoir, Sarkozy et sa bande l’ont donc prouvé : l’UMP est bel et bien « l’Union des Minorités Privilégiées ».

Telle est bien l’évidence. Le combat pour le maintien des retraites à 60 ans sera un marqueur des mois à venir : car d’autres luttes débouleront bientôt dans les nations limitrophes, à l’heure des plans d’austérité dure diligentés par l’Union européenne.

En attendant, voici au moins une suggestion minimaliste à concrétiser.

Faisant suite à l’Appel de nos amis français, nous vous enjoignons à marquer sans hésitation votre soutien financier avec ceux qui, là-bas, en sont déjà à leur troisième mois de lutte, sans désemparer.

Tous les dons financiers sont à verser sur le compte d’Attac-Bruxelles 1
523-0800729-69
avec la mention : « France Solidarité »

Attac-Bruxelles s’engage évidemment
à publier le montant des sommes ainsi récoltées
et à les transmettre illico au mouvement gréviste