Aux éditions Aden
Septembre 2006
Marco Van Hees, La fortune des Boël. Un énorme patrimoine. Une immense dette sociale, éditions Aden, 18 euros
Les Boël cultivent le secret. Cette famille, une des plus riches de Belgique, est pourtant à la tête d’un puissant groupe financier, tandis que ses membres siègent aux conseils d’administration de plusieurs grandes multinationales européennes.
Qui sont les Boël ? Quelle est l’étendue de leur patrimoine ? Et surtout, comment ont-ils construit leur énorme fortune ?
Marco Van Hees suit la façon dont ces barons de l’acier ont transformé leur empire industriel en un empire financier, jusqu’à quitter totalement l’activité sidérurgique qui est à la base de leur enrichissement. Il décrit aussi l’étendue des liens matrimoniaux tissés par les Boël avec de nombreuses familles aussi illustres que fortunées. De même qu’il examine les rapports étroits que les générations successives de la famille Boël ont entretenus avec la sphère politique et divers autres réseaux d’influence.
Paradoxalement, cette grande famille libérale, qui pourfend l’interventionnisme excessif de l’Etat, a largement profité de deniers publics. Quant à sa politique lors de la Seconde Guerre mondiale, elle n’est pas dépourvue de zones d’ombre. Que l’ouvrage éclaire grâce à un document qui n’avait encore jamais été publié.
T. Derbent, Giap et Clausewitz suivi d’un texte inédit en français de Che Guevara et d’un entretien avec Giap, éditions Aden, 8 euros
Le 22 décembre 1944, un jeune communiste vietnamien, Vo Nguyen Giap, est placé par son parti à la tête de la branche armée du mouvement de libération : trente et un hommes, trois femmes, deux revolvers, quelques fusils, une mitrailleuse. Le 7 mai 1954, dans la vallée de Dien Bien Phu, les trente-quatre hommes de Giap sont devenus 55.000 combattants aguerris qui infligent une défaite écrasante au corps expéditionnaire français : 5.400 morts, dix mille prisonniers dont un général, seize colonels et lieutenants-colonels, 1.749 officiers et sous-officiers. C’est la fin du colonialisme français en Indochine, le prélude à l’intervention américaine et à une nouvelle guerre que Giap mènera avec autant de détermination, d’intelligence et de succès.
Le général Giap s’est ainsi révélé être un des meilleurs praticiens de la guerre populaire, théorisée au début du XIXe siècle par Carl von Clausewitz dans son monumental « Vom Kriege » (« De la guerre »). Quelles relations peut-on établir entre la théorie de Clausewitz et les analyses, les choix et la personne du général Giap, qui fut un lecteur attentif de Vom Kriege ?
C’est cette question qui intéresse tant l’histoire de la stratégie que celle des luttes révolutionnaires qu’étudie ici T. Derbent, déjà auteur de « Clausewitz et la guerre populaire » aux éditions Aden (2004).
Le texte de T. Derbent est complété par la « Contribution à l’histoire de Dien Bien Phu » du général Giap (Hanoi, 1965) et par un texte, inédit en français, d’Ernesto Che Guevara : Préface au livre du général Giap : « Guerre du peuple, Armée du peuple » (La Havane, 1964).
Marie David
Editions Aden : Aden