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Le jeudi 21 février 2008 - Cinéma d’ATTAC à l’ARENBERG

KAFR KASSEM de Bohran ALAOUIÉ

Dès 20 heures 30, LE DÉBAT : « À cause d’Israël… ? »


le jeudi 21 février à 21 heures 30, à l’Arenberg
le Cinéma d’ATTAC présente

KAFR KASSEM
de Bohran ALAOUIÉ

Un film-choc sur un véritable crime de masse : en 1956, le massacre délibéré de
47 villageois palestiniens par les soldats israéliens.
Pour l’exemple…

Dès 20 heures 30, LE DÉBAT :
« À cause d’Israël… ? » avec Michel Staszewski et Henri Wajnblum
de l’Union des Progressistes Juifs de Belgique

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26 juillet 1956. Nationalisation du canal de Suez par Gamal Abdel Nasser. Les puissances coloniales anglaises et françaises, épaulées par les troupes israéliennes, sont prêtes à la guerre pour renverser le jeune et insolent président. Le 29 octobre, veille de l’attaque, les autorités israéliennes imposent un couvre-feu à tous les villages palestiniens situés près de la frontière égyptienne, dont le village de Kafr Kassem. Quand le responsable militaire de la région s’inquiète du sort des villageois, revenant de Tel Aviv le soir sans êtreavertis de l’obligation du couvre-feu, son supérieur lui répondra : « Pas de sentiments… Il suffira que Dieu les ait en pitié ». Alors –en fin d’après-midi– quand elles rentrent des champs sans méfiance, 51 personnes sont tuées (dont 12 femmes et 17 enfants). Cette horreur ne pourra pourtant pas être longtemps étouffée. Le gouvernement israélien est bientôt obligé d’ouvrir une enquête et un procès s’ensuivra. Le 11 avril 1957, le journal israélien Haaretz révèle que les 11 officiers et soldats jugés pour ce massacre ont reçu une augmentation de solde de 50% et qu’ils se promenaient, en plein tribunal chargé de les juger, en riant parmi le public : « Ils étaient traités comme de véritables héros ». Des peines de 7 à 17 ans de prison seront certes prononcées, mais cinq des militaires condamnés seront immédiatement libérés.

POUR L’EXEMPLE. Autant le dire tout de suite. C’est avec Kafr Kassem que le cinéma « libano-palestinien » est parvenu à sortir de sa léthargie. En 1974, Borhan Alaouié vient juste de terminer ce film-choc et sidérant, à la grandeur indiscutable. Une œuvre dense sur un massacre de villageois, froidement organisé par l’armée israélienne. Un crime de masse exécuté « pour l’exemple », mais dont la tension dramatique a été ici volontairement désamorcée –pour nous intéresser à la seule chose qui vaille : l’existen ce depauvres gens dont nous savons d’emblée qu’ils vont mourir. Ainsi débarrassé des codes et des artifices (qu’un scénario conçu de manière traditionnelle n’aurait pas manqué de soutenir jusqu’à son exploitation la plus spectaculaire), Kafr Kassem porte mieux encore à la lumière les rouages de la machine à tuer, tout en dévoilant le racisme d’une partie de la société juive. En termes décodés, le film est loin de sombrer dans la martyrologie. Au contraire, il procède d’une démarche en complète rupture avec le sentimentalisme, l’indignation et le nationalisme étriqué chers au monde arabe. En choisissant délibérément de priver les mythologies de leur support, Kafr Kassem arrive à démontrer combien le processus d’éradication des paysans palestiniens (quand leur soumission n’a pas abouti aux effets escomptés) renvoie à la nature du projet sioniste lui-même.

ASSASSINS D’ÉTAT. Vous savez, la mort a bien des noms. Les Tchèques l’appellent « Lidice », les Français « Oradour ». En vietnamien, on dit « My Lai ». Pour tous les Palestiniens, c’est « Deïr Yassin ». La nuit du 9 avril 1948, les groupes terroristes juifs Etzel et Lehi attaquent ce village paisible et en massacrent la population (les 254 hommes, femmes et enfants). Les commandants des bandes du Etzel et duLehi –Menahem Begin et Yitzhak Shamir– deviendront, plus tard, Premiers ministres d’Israël.

C’est le même enchaînement qui va se répéter après le massacre de Kafr Kassem. Lorsque les dénégations s’effondreront et qu’un parlementaire communiste révélera les horreurs de l’impitoyable tuerie, les assassins passeront en Cour martiale mais leur chef sera nommé Directeur des Bons du Trésor israélien.

Dès la création de l’Etat d’Israël, il n’y a jamais eu d’impunité pour les crimes commis contre les Juifs. Inversement, le pardon aura toujours été rapidement accordé aux auteurs de crimes commis à l’encontre des Arabes. Une loi d’injustice qui n’a jamais changé depuis.


Jean FLINKER

Prix d’entrée unique : 6,6 euros (sauf pour les Article 27)
Attac-Bruxelles 1, 89 avenue du Parc à 1060 Bruxelles
Téléphone : 0494 / 808 854
mail : bxl1@attac.be
site : http://www.bxl.attac.be/spip/

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